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vendredi 8 novembre 2013
PRIÈRE D UN PETIT ENFANT NÈGRE SEIGNEUR JE VEUX TROUVER DU TRAVAIL
CHOMAGE : L EFFET BOOMERANG
Lutter contre le chômage au Sénégal
Le chômage des jeunes est endémique au Sénégal. Pire, aucune politique allant dans le sens de juguler ce fléau n’est perceptible. Le Président Macky SALL avait, entre les deux tours de la présidentielle 2012, promis 500 000 emplois d’ici 2017 soit 100 000 en moyenne. On ne doute point de sa bonne foi, mais d’un manque de vision notoire de ses collaborateurs sur la base des réalités socioéconomiques du Sénégal. En effet, il est pratiquement impossible sur une année, d’opter pour une gouvernance sobre et vertueuse, un audit de la situation actuelle ; et en même temps mettre en route le volet économique de Yoonu Yokuté qui puisse réaliser 100 000 emplois.
Les tenants du pouvoir non contents d’une appréciation imprécise du chômage, donnent l’impression, à travers leur communication que c’est l’Etat qui est en charge de créer des emplois. Nous avons tous observé avec étonnement l’hypermédiatisation du processus de recrutement des 5.500 jeunes dans la fonction publique qui renvoyait des images de la ruée vers l’or aux Etats Unis, de l’agence de la sécurité de proximité. L’Etat peut remplacer les départs à la retraite ou recruter pour la fonction publique. Il peut, surtout, favoriser l’emploi de façon conjoncturelle en entreprenant des politiques de grands travaux publics comme les routes, ponts et irrigations.. L’objectif est de booster l’économie par la commande publique née des besoins de ces travaux et les effets d’entraînement tels que les activités industrielles et de service qui accompagnent une nouvelle route, un nouvel aéroport, une capitale régionale développée. Wade a opté pour cette démarche avec les infrastructures qu’on ne présente plus. Quoique la méthode de ce libéral dérange, le coût de ces projets exorbitant et insupportable pour les populations, la vision existe. La GOANA fut une excellente idée mais très mal appliquée. Avec le recul, on se rend compte que si ce projet avait réussi, on verrait des milliers de jeunes travailler des exploitations agricoles. Mieux, le développement de véritables filières comme le conditionnement (ensachage, emballage), la transformation, le transport et la distribution. Nous avons cette appréciation en regardant le Grand Théâtre que nous avons longtemps considéré comme un éléphant blanc. Aujourd’hui, toutes les grandes manifestations se tiennent dans ce temple culturel. Cet édifice est non seulement rentable, mais offre une réelle occasion de relancer la production culturelle et artistique.
Notre objectif n’est pas, ici de faire le procès du Yonu Yokuté en 18 mois ni de faire le parallèle avec Wade. Il s’agit simplement d’alerter sur l’ampleur du chômage qui est devenu une véritable bombe à retardement. Des promotions entières issues des écoles de formation s’habituent au chômage de longue durée, l’Université refuse les doctorats et des jeunes sans qualification ne trouvent même pas un emploi de manœuvre. La situation combinée à la cherté de la vie et le déficit énergétique ne peut perdurer sans une véritable solution. Notre jeunesse ne résistera pas longtemps à cette perfusion qui est capable d’ôter toute dignité, toute mesure à un individu. Une thérapie de choc est nécessaire avec des objectifs à court, moyen et long terme.
La meilleure façon, à notre avis est le développement du secteur privé sénégalais. L’Etat doit orienter ses efforts dans le sens de la production nationale. Toute commande publique de biens ou services qui ne nécessite pas le recours à une technologie pointue doit être exécutée par les entreprises sénégalaises. Il ne faut avoir aucune gêne à promouvoir la préférence nationale par des quotas, des taux discriminatoires applicables dans certains projets de l’Etat : infrastructures, entreprises etc. C’est encourageant de voir une école primaire entièrement construite et équipée par une entreprise locale.
Cette vision doit s’accompagner d’une redéfinition de l’enseignement et de la formation. L’idée de l’Etat de créer des instituts supérieurs de formation professionnelle (niveau BAC+2) est à saluer. Car, l’objectif ne doit plus être de miser sur l’enseignement général ; le BAC général n’est plus profitable à l’économie. Il y a lieu de favoriser les BAC et BTS professionnels dans les lycées : BAC, BTS coiffure, couture, restauration, maçonnerie, menuiserie, carrelage. Le jeune devient opérationnel et entreprenant à la fin de sa formation.
Le problème des sénégalais, comme tous les francophones, c’est l’entreprenariat. Les anglo-saxons sont habitués à se débrouiller individuellement et ont la culture d’entreprenariat qui explique la présence d’investisseurs NIGRIANS OU SUDAFRICAINS dans tous les domaines en Afrique.
Les francophones, surtout sénégalais, préfèrent le confort de l’administration publique et ont du mal à faire face à la crise économique. Pour un anglo-saxon la crise économique est cyclique et normale, il n’a pas besoin de bourses familiales pour s’en sortir mais d’être créatifs voire entreprenants.
En fait, tout le monde est d’accord sur le principe des bourses familiales ou de la couverture médicale universelle dans la mesure où l’Etat ne fait qu’assumer une de ses fonctions principales, à savoir la redistribution de revenus. Mais le problème réside dans la durabilité et plus exactement le financement de ces politiques sociales. Nous préférons de loin que le volet social soit pris en compte par la richesse créée et non par la richesse tirée des impôts et taxes. Si l’esprit de solidarité est accepté par tous dans le cadre de la réduction de la pauvreté, il en est moins de la viabilité à long terme. Car aucun Etat au monde qui ne dispose pas de ressources rentières (pétrole) ne peut se permettre de soutenir des mesures sociales sans création de richesses équivalente. Il est opportun pour une famille d’avoir un membre qui travaille et qui pourra contribuer à hauteur de 500 000 FCFA l’année que d’attendre 100 000 FCFA de l’Etat. Mieux, l’Etat aura moins de compatriotes démunis à prendre en charge et plus d’argent à investir dans la production. Donc l’option c’est la production, la création de richesse.
Le président Macky SALL doit, à notre avis, insister davantage sur l’esprit d’entreprise. Les sénégalais entreprenants, créateurs de richesses doivent être soutenus, promus, cités en exemple au détriment des transhumants politiques et marchands d’illusions. Moins de GIE de femmes, de jeunes financés par le Ministère de la Femme sur fonds de politique politicienne sur la base de projets irréfléchis et qui peineront à rembourser les crédits. Plus de jeunes, de femmes, d’entrepreneurs dynamiques, créatifs à encadrer, à accompagner dans la promotion, la recherche de marchés.
Enfin, il y a le secteur privé sénégalais qui est la pièce maîtresse de la lutte contre le chômage. Souvent décrié pour son goût pour les séminaires et son manque de créativité et d’innovation, il demeure incontournable dans l’objectif de promouvoir l’entreprenariat. Il regroupe de bons managers, de bons acteurs mais qui, quelque fois, oublient leur rôle moteur de création de richesses et s’engluent dans des prises de position pour simplement défendre leurs intérêts personnels. Depuis 1960, on peut dire qu’on a connu peu de grands entrepreneurs. Les tenants du secteur privé sénégalais prennent peu de risques à l’instar de leurs voisins anglo-saxons. Il est rare de voir une banque, une compagnie aérienne, un hôtel avec un capital spécifiquement sénégalais. Presque tout notre tissu économique est détenu par des étrangers. Dans ces conditions, il est difficile de penser à un label « made in Sénégal » ou de réclamer la préférence nationale. Les partenaires au développement du Sénégal savent pertinemment que tous les projets financés sont récupérés par leurs entreprises sur place. Une grande partie de l’aide leur revient en plus du remboursement parce que contrôlant l’économie nationale par le biais de leurs entreprises.
Le secteur privé doit identifier les créneaux dont nous disposons un avantage concurrentiel et de créer de véritables filières qui entretiennent la croissance et des milliers d’emplois.
L’emploi ne se décrète, il se crée et c’est toute la difficulté. Les agences, les directions, les kiosques emplois ne font que grever le budget de l’Etat par des salaires et avantages dus au recasement de militants. Il faut une vision claire de l’Etat, un esprit d’initiative et une prise de risques du privé pour créer de la richesse, en somme créer des emplois.
Choisissons les structures appropriées, collaborons avec le secteur privé, travaillons durs, arrêtons la politique en permanence, la gabegie ; limitons la bureaucratie, les réformes institutionnelles qui sont coûteuses, le favoritisme économique.
Ensemble pour l’esprit d’initiative en toute indépendance et en toute équité.
Mohamadou Lamine DIOUF
dit SILIMA
mohalamdiouf@gmail.com
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